Dans une maison presque nue, un homme serre précautionneusement dans ses bras un bébé qui ne cesse de pleurer. Ce bébé, c’est Aube, sa petite fille, née d’une grossesse assistée par de multiples interventions scientifiques et où sa femme Cath a perdu la vie après l’accouchement. Mû par la douleur causée par cette perte et le désir fiévreux de protéger Aube, le père s’interroge : pourquoi ne pourrait-on pas arrêter la marche de l’histoire, faire marche arrière et désapprendre les choses ? Ce qui n’était au départ qu’un cri du cœur va se transformer, au fil de cinq générations, en un mouvement radical, nommé Régression, dont le but sera l’éradication pure et simple d’un monde trop évolué et ses artefacts scientifiques et technologiques, au profit d’un retour à l’état de nature. La dystopie de Kelly nous interpelle : dans quelle mesure une telle régression pourrait-elle rectifier les errances humaines ? Et au fond, peut-on véritablement aimer quand on ne sait plus rien ?