Dans la République du bonheur
(In the Republic of Happiness)
C’est Noël, le grand-père commence à perdre la tête, la fille est enceinte d’un homme inconnu, la mère n’a pas assez fait cuire la dinde et le père fait sûrement une indigestion. Une fête de famille banale – mais une légère dissonance nous frappe : le récit d’un voyage au supermarché fait événement, toutes les ampoules sont retirées pour économiser l’électricité et le monde semble tourner un peu autrement, dehors.
Le récit se fracture et laisse place à l’affirmation illimitée de l’individu : « Ne venez pas ici me sortir ce genre de conneries au sujet des riches et des pauvres – mûrissez un peu – oui vous m’avez bien entendu : mûrissez un peu, ça n’a rien à voir avec la politique – c’est à propos de moi et de comment je me sens. »
Dans la République du bonheur, chacun et chacune peut écrire le scénario de sa propre vie : l’humour grinçant de Martin Crimp explore le dysfonctionnement d’une société minée par le capitalisme et son individualisme exacerbé.