Le Gardeur de silences
Melquiot nous présente un bruiteur à la retraite, qui faisait des feuilletons pour la radio et des documentaires. Il inventait des bruits, il les capturait. C’était un chasseur de bruits sauvages. Il a tout enregistré, la moindre goutte d’eau. Et pendant l’absence des parents, c’est sa petite-fille qui s’occupe de lui.
Il y a trois voix : celle du jour, celle du dedans et celle du passé. La voix du jour est la voix de la conversation courante ; la voix du dedans, c’est cet entretien intérieur qui constitue la pensée ; et les voix du passé, ce sont toutes ces voix que Séraphin Huppe enregistra dans sa vie et qui traînent maintenant sous forme de cassettes en dessous de son lit.
Le Gardeur de silences est un dialogue entre cet homme, qui attend la mort, et sa petite-fille Saéna, qui ne voit pas. Un dialogue à trois voix : le vieil homme et la petite-fille les utilisent comme autant d’instruments de musique.